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Brussels Greenfields: 2.200 emplois sur 17 hectares jadis industriels

 Internation Pneus Nouvelle - ©Brussels Greenfields

Soutenu par le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) et la Région bruxelloise, l’opération permet d’exploiter des opportunités foncières dans le Territoire du canal en dépolluant les sols

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2014-06-23 – L’opération Brussels Greenfields touche à sa fin. Au total, quelque 170.000 m2 de terrains anciennement industriels devraient être traités ou aménagés sur l’ensemble du Territoire du canal quand les travaux entrepris et soutenus financièrement seront terminés. Ce sont 4,6 millions d’euros qui y ont été engagés, avec notamment le soutien du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER).

L’héritage industriel polluant des siècles passés, qui a laissé de réelles opportunités foncières, est ainsi progressivement valorisé au profit d’espaces pour une nouvelle économie, respectueuse de l’environnement.

Lancée fin 2009, l’opération a organisé deux appels destinés aux investisseurs qui souhaitaient développer leurs activités économiques dans le Territoire du canal(*). Vu le passé industriel de ce territoire, certains terrains gardaient les stigmates des activités qui ont fait la richesse de Bruxelles au cours des décennies précédentes.  Or, aujourd’hui, les activités ne sont plus développées sans penser aussi à l’environnement.

Soutenir la dépollution pour aider à l’investissement

Brussels Greenfields, financé par des fonds européens et régionaux et géré par Bruxelles Environnement (IBGE), a proposé aux entreprises une aide au traitement des sols pollués dans le cadre d’investissements réalisés près du canal. Ceci pour faciliter l’implantation de nouvelles activités économiques en cet endroit, en leur évitant le handicap des coûts de traitement des sols pollués. Afin d’obtenir ce soutien, les entreprises et pouvoirs publics intéressés devaient rentrer des projets et motiver leurs demandes.

«Il fallait d’abord qu’il s’agisse de traitement de pollutions orphelines», signalent José Mendes et Grégory Van Roy, de Bruxelles Environnement. C’est-à-dire de pollution des sols dont il est désormais impossible d’identifier le responsable.  «Ensuite, il fallait nous présenter la construction ou la rénovation prévue, de préférence écologique, et détailler le projet économique envisagé», ajoutent-ils.

12 projets soutenus, 2.200 emplois prévus

Plusieurs critères ont été pris en compte pour vérifier si Brussels Greenfields pouvait prendre en charge une partie – entre 50 et 75% – du traitement de la zone polluée. Le type de construction envisagé avait évidemment son poids. Les bâtiments peu énergivores et respectueux de l’environnement ont été privilégiés. Il fallait aussi que le projet soit financièrement réaliste, faisable et solide. Il était également important qu’il y ait des emplois à la clé (les 12 projets sélectionnés devraient aboutir à la création de 2.200 emplois). Emplois qui doivent notamment bénéficier aux habitants du Territoire du canal. Le jury qui a examiné les projets évaluait aussi l’effet, incitatif ou non, de l’aide sur son décollage. Et enfin, le type de traitement de la pollution était également pris en compte: mieux on dépollue, plus on est aidé.

Du dépôt du projet à la réalisation des travaux, pas mal de temps peut s’écouler. Sur les douze dossiers sélectionnés lors des deux appels, seul celui de la société Internation Pneus Nouvelle est à ce jour totalement terminé et payé. L’aménagement nécessaire pour créer une nouvelle aire de stockage de pneus pour motos et scooters, à Anderlecht, n’était pas considérable. Les contrats passés avec Brussels Greenfields ne visent d’ailleurs pas seulement à assainir les sols: parfois il peut simplement s’agir de circonscrire et confiner le risque de pollution via un traitement plus léger. Car les pollutions varient en fonction des activités passées. Métaux lourds d’un côté, solvants chlorés de l’autre…: il est aussi parfois difficile de cerner correctement l’étendue des dégâts. Même plusieurs carottages sur le site ne garantissent pas une analyse totale de la nature du sol. Les aides attribuées tiennent donc également compte de la précision de l’expertise réalisée au départ. Il s’agit toujours d’estimations au niveau des coûts de traitement du sol

Des domaines d’intervention variés

Plusieurs projets industriels plus importants bénéficient eux aussi d’une aide. Sibelga, par exemple, a entamé le réaménagement et le redéploiement de son site du Quai des Usines à Bruxelles. L’idée est de rapatrier son call center près des autres activités de l’entreprise. 120 emplois sont à la clé de ce projet.

MaBru, mieux connu sous le nom de Marché matinal de Bruxelles, a également développé ses activités. Le projet prévoyait la construction d’un nouvel entrepôt frigorifique et de stockage sur le site du marché. La pollution du sol était liée à la présence d’une ancienne usine à gaz. MaBru a saisi l’opportunité pour mettre en œuvre un projet hautement respectueux de l’environnement.

Egalement ambitieux, DOCKS Bruxsel (anciennement Just Under The Sky) verra la création d’un pôle commercial (espaces commerciaux, activités productives, loisirs, culture, animations, espace événementiel) le long du canal, près du pont Van Praet, à l’emplacement des usines Godin. Ici aussi l’écoconstruction et le respect de l’environnement sont présents, ainsi que la perspective de créer de l’emploi. L’aide au traitement des pollutions a donc été accordée par Brussels Greenfields.

À Anderlecht, de l’autre côté de la Région bruxelloise, c’est un projet plus modeste qui a été retenu: la création de jardins potagers urbains dans le quartier de la Gare du Midi. Non loin de là, les abattoirs d’Anderlecht vont aussi poursuivre leur développement. Nommé «Soma», le projet prévoit la création d’un marché couvert. Bref, les domaines d’intervention de Brussels Greenfields sont variés. Tout comme le montant des aides, qui varie de 15.000 à 800.000 euros. Et elles visent toujours à développer des activités économiques, non du logement.

Alors que l’attribution des aides à la dépollution se termine, le bilan est positif. Même si relativement peu de projets ont pu bénéficier de cet indispensable coup de pouce, les surfaces traitées ou protégées sont importantes. Ce qui permet d’exploiter les espaces disponibles dans le Territoire du canal, au profit de nouvelles activités créatrices d’emplois.

Jean-Pierre Borloo

Plus d’infos: www.brusselsgreenfields.be

(*) Administrativement baptisée Zone d’intervention prioritaire (ZIP) notamment pour cette opération.