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Mise à l’eau de la yole de Bantry bruxelloise «Zinneke»

La yole «Zinneke» en construction dans le bâtiment Byrhh. - ©Atelier Marin

2014-11-06 - L’asbl l’Atelier Marin–Maritiem Atelier a lancé en février dernier la construction de «Zinneke», une yole de Bantry de 11,60 m dans le Bâtiment Byrhh, mis à disposition par le CPAS de Bruxelles. Après 1.380 heures de travail, le bateau est fin prêt et va être mis à l’eau le samedi 8 novembre à 14 heures au BRYC (Brussels Royal Yacht Club), 1 Chaussée de Vilvorde à 1020 Laeken.

L’association L’Atelier Marin–Maritiem Atelier a été fondée il y a 3 ans par 7 passionnés de voile, soucieux de permettre à des jeunes défavorisés d’accéder aux plaisirs de la voile en cabinier. Sous la présidence de Nicolas Joschko, l’association a connu un envol impressionnant: elle dispose désormais de 5 bateaux et a pu offrir plus de 2.700 jours-homme de voile en 3 ans à de jeunes Bruxellois.

Transmission et mise en commun des ressources

Le principe de l’Atelier est basé sur la transmission et la mise en commun des ressources: les bateaux sont mis à disposition gratuitement et, en contrepartie, les jeunes qui en profitent viennent aider aux travaux d’entretien, de restauration ou de construction. Aux plus expérimentés, il est demandé de sacrifier un peu de leur temps libre comme skipper ou membre d’équipage pour d’autres jeunes.

«Nous nous sommes en premier lieu adressés aux 3 unités de Scouts Marins et aux Cadets de la Marine actifs sur Bruxelles, car ils possèdent de bonnes bases nautiques,explique Nicolas Joschko, le président de l’asbl. Pour les 18 ans et plus, le cursus entamé sur des petits dériveurs et des ‘Lelievlets’ s’arrête parce que la voile en cabinier leur est souvent inaccessible. En mettant nos bateaux à disposition, ils peuvent continuer à pratiquer la voile sur des ‘grands’ bateaux, tout en permettant à des moins chanceux d’y accéder. C’est un des win-win recherchés par l’association.»

L’association a organisé des activités de voile pour des jeunes défavorisés ou placés par le juge (camp d’été solidaire pour les jeunes de la «Cité Joyeuse», journées découverte-voile pour des adolescentes d’«Aux Alizés»). Un cursus évolutif leur est ainsi offert: des initiations au cabinier sur le canal de Bruxelles, un apprentissage de la voile en eaux clémentes à Brouwershaven, pour finir avec de la voile en mer avec les grands cabiniers basés à la Côte belge. L’objectif de cette approche: pouvoir compter d’ici 2 ou 3 ans sur des «skippers» expérimentés issus de ce groupe défavorisé, qui à leur tour prendront d’autres jeunes sous leurs ailes.

Yole de Bantri

L’Atelier Marin avait lancé en février 2014 la construction d’une «Yole de Bantry» à Bruxelles. Ce bateau de 11,60 m constitue la réplique d’une chaloupe d’Amirauté que l’Amiral Français Nielly abandonna sur la plage de Bantry en Irlande après une expédition militaire désastreuse en 1796. Le bateau fut amené comme prise de guerre dans «Bantry House», où il été redécouvert - intact- en 1977. Actuellement, la chaloupe est visible au National Maritime Museum – Collins Barracks de Dublin. Il s’agit d’un bateau «voile-aviron», muni de 3 voiles et d’un équipage de 13 personnes: 10 rameurs, 2 «brigadiers» et le «Pacha», capitaine du bateau.

A la fin des années ’90, un appel fut lancé des deux côtés de l’Océan Atlantique pour en construire des répliques. Il en existe actuellement une septantaine à travers le monde, dont deux en Belgique, la «Carolus Quinto» gantoise et la «Zinneke» bruxelloise. Tous les 2 ans, l’International Atlantic Challenge réunit des Yoles de Bantry issues de 16 pays avec leur équipage respectif composé de jeunes de 15 à 25 ans.

Mais pourquoi se lancer dans la construction de ce type de bateau? «C’est un bateau où le travail d’équipe est crucial, indique Nicolas Joschko. Nous croyons que si des jeunes savent gérer des bateaux en équipe, ils seront également capables de gérer leur propre vie. Le projet de construction a également une dimension sociale, car là aussi, nous intégrons des jeunes de différents horizons aux métiers liés à la construction de bateaux en bois. »

Pour réaliser ses projets, l’association peut compter sur des sponsors publics et privés, des clubs nautiques qui offrent des facilités portuaires, des entreprises qui apportent leurs compétences ou encore des pouvoirs publics (Port de Bruxelles, Région de Bruxelles-Capitale, et le CPAS de Bruxelles qui a mis une partie du bâtiment Byrhh à disposition de l’Atelier Marin).

L’avenir de l’association 

«En 3 ans,note Nicolas Joschko, nous avons démontré qu’avec un bon projet, on pouvait mobiliser beaucoup d’énergies et rassembler une flotte de 5 bateaux. De plus en plus d’aspects de la gestion opérationnelle des bateaux sont actuellement pris en charge par des jeunes. Nous avons lancé des formations pour les aguerrir et les préparer aux urgences en mer. L’organisation et les jeunes sont prêts à intégrer des jeunes défavorisés dans les équipages. Dès que les mouvements de jeunesse ou maisons de quartier prendront «l’ownership» de la yole «Zinneke», tout sera en place pour que les jeunes fassent vivre l’association et son esprit de transmission aux moins chanceux».

Plus d’infos: www.ateliermarin.be