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MolenStart donne le coup d’envoi de «Molenbeek Capitale Culture 2014»

 - ©ADT-ATO / Véronique Kirszbaum

2014-01-26 – Jeux de sons et de lumières sur l’étang noir du Château du Karreveld. La nuit à peine tombée se pare de fuschia pour lancer les festivités de «Molenbeek Capitale Culture 2014». Ce samedi 25 janvier, MolenStart est la toute première des manifestations proposées, et le préambule à beaucoup d’autres qui vont rythmer l’année.

On est ici, maintenant, pour « créer des ponts, tisser la toile, susciter des nouvelles envies, trouver des points de convergence et de rassemblement. Pour créer la rencontre ». Le ton a été donné dès le dépôt de la candidature de Molenbeek, renforcé ensuite par l’engagement de Pierre-André Itin comme coordinateur (lire ci-contre à gauche). Et ce samedi soir, c’est autour des quatre éléments - l’eau, l’air, la terre et le feu - que Molenbeek et ses hôtes se retrouvent. Dans une ambiance majoritairement fuschia, couleur jeune et vivante et dynamique et fédératrice qui a été choisie comme emblème de l’opération (voir la vidéo).

Jeter des ponts à travers le temps?

Le décor s’y prête. Passé-présent-avenir se retrouvent jusque dans l’architecture. En effet, le château, qui date du 13e siècle, est dominé sur l’arrière par un haut immeuble de logements du boulevard Mettewie, très typé années ’70. Et dans la cour du château se dressent de futuristes machines absurdes à faire de l’air, de l’eau, de la terre et du feu, que des enfants des écoles ont dessinées, et que les ateliers du Centre de formation Bonnevie ont réalisées en trois dimensions. Dans la nuit, les lumières des appartements forment sur le vieux castel une aura contemporaine, et ces quatre machines extravagantes viennent teinter l’ensemble d’une note futuriste.

Lancer des ponts à travers la lumière…

Il y a deux ans, c’est La Louvière qui était Capitale Culture. Ses fées lumière, aux spectaculaires costumes de matériaux recyclés, sont venues passer le relais et l’énergie et ont fait danser leurs loupiotes autour de l’étang. Un moment onirique qui réussit à plonger l’assistance qui piétinait dans la boue depuis un moment (il avait plu mais le ciel était sec) dans une ambiance de réceptivité bon-enfant.

À fleur d’eau flottent 2014 bougies: elles symbolisent les vœux en tous genres émis par les Molenbeekois pour l’avenir de leur commune. Les spots fuschia et bleus qui se succèdent sur la façade du château le disputent aux jeux pyrotechniques, cascades de feux de bengale et projections de feux d’artifice, avec les habituels cris de joie (parfois de peur aussi) des enfants, et les applaudissements quand trois pétards lancés en même temps forment un joli bouquet.

Tendre des ponts à travers la musique!

À l’harmonie planante des fées succède une fanfare qui semble introniser l’année en grande pompe. Un violoniste prend sa place sur le perron, puis un ensemble vocal aux fenêtres du bâtiment. Le clou de la fête est évidemment le rap Molem-Capitale qui agite la foule, repris en chœur par les copains des chanteurs quand ils connaissent déjà les paroles. Cet hymne a été écrit et composé par sept gamins et gamines de la commune, sous l’œil bienveillant et guideur de Pitcho – un Molenbeekois lui aussi. Des semaines de travail collaboratif, de synergies, de persévérance, pour mélanger les genres, les âges et les cultures, et donner naissance à un texte et un son qui pulsent et qui claquent (écouter ici). C’est du rap, ça donne la banane, non?

Grande ré-union

Au bout d’une petite heure à s’en mettre plein les oreilles et les mirettes, le public content est invité à passer le pont: du thé à la menthe et du chocolat chaud sont servis dans la cour d’honneur du château.

Brassage, convivialité, multiculturalisme, joie de vivre ensemble, échange, reconnaissance… sont les maîtres-mots de la démonstration et de l’ambition de ce « Molenbeek Capitale Culture 2014 ». On a envie de connaître la suite.

Véronique Kirszbaum