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Summertime à Bruxelles-les-Bains

 - ©ADT-ATO/JT

2013-07-31 - Après-midi d’été… peut-on déjà dire torride? Il fait beau, très beau, et franchement chaud, à l’entrée de Bruxelles-les-Bains, au quai des Péniches, le long du canal. Les gardiens de la paix qui sont de faction, dont la belle Espérance, saluent au passage les visages familiers – professionnels à l’œuvre sur le site, ou badauds qui y viennent et reviennent encore. Le chef, qui officie sur place depuis 8 ans, souligne que Bruxelles-les-Bains s’améliore d’année en année, et témoigne que, cette fois, la météo réjouit particulièrement les commerçants. Car tout est là: une météo plus que favorable depuis l’ouverture, début juillet, et la plage est devenue pour beaucoup le lieu de rendez-vous des familles, des copains, des collègues…

Commerces florissants

Au premier stand, et d’envergure, on vend sur plusieurs mètres des bonbons de toutes formes, des lards de toutes les couleurs, des cuberdons à tous les goûts, des macarons parfumés, et même d’opportunes pastilles chocolatées noir-jaune-rouge. Dans l’odeur entêtante des chouchous (cacahouètes caramélisées) cuisinés sur place, le patron au sourire épanoui et à l’accent chantant se dit ravi par l’affluence.

A la guinguette juste en face, un DJ diffuse plein pot de la salsa qui retient les passants: on ne danse pas franchement, mais on se déhanche en rythme en sirotant, qui un mojito, qui une caipirinha, «les» apéros à la mode depuis quelques étés. Les paillottes se succèdent, proposant une assez vaste carte de mets et de boissons exotiques: le brésilien côtoie le cambodgien, diverses cuisines africaines détournent sans doute une partie des chalands des classiques italiens… Mais l’on trouve aussi le très belge moules et frites. Plus loin, un fumet fait particulièrement saliver: aux Produits de la Mer, on grille des sardines, des calamars, des crevettes…

Tout le long du canal, beaucoup de gens sont attablés à manger et à boire, à tailler une bavette ou à refaire le monde. Des amoureux, des potes, des familles… Bruxelles-les-Bains est aussi l’incontournable destination de l’été pour les enterrements de vie de garçon et de jeune fille, et l’on voit tous les week-ends débarquer l’une ou l’autre joyeuse équipe dont le héros/l’héroïne est déguisé(e) et doit relever une série de défis personnels que ses amis/amies lui ont concoctés sur mesure. Le ton est toujours bon-enfant, l’accueil des passants interpelés, amusé et coopérant.

Maman-les-p’tits-bateaux

Qui dit canal, dit eau, dit bateaux. Certains restent à quai: le Pirate Bar est un café; la péniche Fulmar 1913, un cabaret-théâtre qui programme toute l’année des soirées artistiques en servant cocktails et restauration. Le patron, un Français, bien content lui aussi de la fréquentation de son affaire, rapporte avec un clin d’œil le témoignage de copains parisiens qui viennent de faire un saut chez nous: ils ont trouvé Bruxelles-les-Bains beaucoup mieux que Paris-Plage, où ils regrettent que rien ne soit prévu, à part l’exposition des belles et des beaux en maillot de bain.

D’autres bateaux naviguent vraiment. Il y a les classiques: la croisière guidée du Vivaldi pour Brussels By Water, ça fait 9 ans que le capitaine Maerten la pilote sur le canal. Il se frotte les mains du nombre de touristes – tout en pointant que la crise se ressent quand même sur les consommations à l’heure de l’apéro.

Sur le Boat Club qui officie pour la deuxième année seulement, c’est un tout autre public de noctambules qui se presse. L’organisation a été confiée à des programmateurs classiques de soirées bruxelloises, et l’on trouve à bord, autour des meilleurs DJ’s, les clubbers qui les suivent et d’autres qui les découvrent. Pendant 4 heures autour de minuit, plusieurs soirs par semaine, le bateau croise le long du canal, avec une assistancede 200 jeunes en transe house, électro, funk ou latine se démenant sur le pont supérieur, beau temps oblige. À hauteur des zones résidentielles, le pilote prend soin d’augmenter la vitesse et veille à faire baisser le son; on en profite pour descendre se désaltérer dans la salle inférieure, là où des barmans avertis sont aptes à empêcher les excès bibitifs.

Pour aller sur l’eau, et c’est une première, Bruxelles-les-Bains propose cette année pédalos, kayaks et - plus fun - deux waterrollers, des énormes roues-bouées transparentes dans lesquelles on se tient debout et on marche… sur l’eau. S’armer de patience: la file d’attente est longue le dimanche, seul jour où la navigation commerciale des péniches est ordinairement suspendue pour offrir le canal à la navigation de plaisance.

Et puis, et puis: on le sait peu, mais le canal est toute l’année le théâtre de nombreuses activités nautiques qui pour se faire connaître,organisent à dates fixes, à Bruxelles-les-Bains, des démonstrations d’aviron, de voile, de bateaux pneumatiques à moteur, et même de plongée.

Et pour le sport…

Les autres jours, pour le sport, on se retrouve sur le sable: au bout de l’espace Bruxelles-les-Bains, des terrains de beach-volley et beach-soccer sont occupés tantôt par des gosses encadrés par des organisations de vacances sportives ou des parascolaires, tantôt par des bandes de copains qui viennent ici en individuels se défouler. Mais aussi par quelques entreprises, la KBC toute proche, La Posteet, traditionnellement, les employés de l’ambassade du Pérou qui se retrouvent là entre collègues pour disputerun match en afterwork. Le badmington et l’indiaca (un jeu où la raquette est remplacée par la main – avec un volant plus gros), le freesbee, la pétanque et le tennis de table complètent la palette de l’offre de loisirs actifs.

En fonction du calendrier de l’Open Air Ciné, certains soirs, on replie les barrières et les filets et on déploie les transats pour une séance gratuite sous les étoiles.

On arrive au bout de la balade, au stand de veille médicale. Ce n’est pas la Croix-Rouge, mais carrément une antenne de l’hôpital Brugmann où trois infirmières se relayent. Mireille n’a pas grand-chose à signaler: elle intervient surtout pour de petits bobos, des coupures notamment. Des enfants et des vieux viennent pour un coup de chaud, les buveurs pour des maux de tête… Au rayon des médocs, elle ne distribue que des antidouleurs, anti-nauséeux, anti-allergiques…

Un succès de foule

Aux entrées-sorties du site, la présence bienveillante des gardiens de la paixconstitue une autre garantie de sécurité, surtout préventive. Aucun incident majeur à déplorer depuis le début de la «saison». Le gros du travail des agents consiste donc à mettreen garde contre les pickpockets les dames qui se baladent sac ouvert: une vigilance de rigueur ici comme pour tout événement grand public accueillant 150 ou 200.000 personnes. Un chiffre qui sera probablement dépassé pour cette 11e édition de Bruxelles-les-Bains, grâce à la météo particulièrement généreuse. Les organisateurs estiment ainsi déjà à 12.000 environ le nombre de personnes qui ont assisté à la soirée d’inauguration du vendredi 5 juillet, et à 25.000 le nombre de celles qui ont visité le site lors du week-end d’ouverture des 6 et 7 juillet.

Pour le plus grand nombre, le passage par la station balnéaire de Bruxelles se termine avec de beaux souvenirs et la perspective de pouvoir revenir demain, si le temps reste au beau, comme la météo l’annonce…

Véronique KIRSZBAUM