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«Les Ateliers du Midi» grandissent et renforcent leur offre de formations

 - ©Cenforgil

L’extension des «Ateliers du Midi» permet d’augmenter l’offre de formations qui favorisent un accès direct à l’emploi dans des secteurs en demande de main d’œuvre. Le chantier est soutenu par le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER).

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2014-04-25 – Les environs de la Gare du Midi vivent depuis des années au rythme du ballet aérien des grues, du va-et-vient des camions, de l’évolution des chantiers. C’est probablement l’un des quartiers de Bruxelles qui a le plus changé en dix ans. Au 54  de la rue de Mérode, à Saint-Gilles, une parallèle à l’avenue Fonsny, les travaux sont modestes par rapport aux géants qui ont émergé dans les environs. Mais une fois terminée, l’extension de ce que beaucoup de Bruxellois connaissent sous le nom d’«Ateliers du Midi» prendra ses aises et accueillera les nouvelles formations de Cenforgil.      

À front de rue, un bâtiment est déjà reconstruit et occupé par les activités de ce centre de formation. La façade est moderne, elle intègre le bois et de belles ouvertures vitrées. Un autre immeuble viendra le compléter sur sa droite et en profondeur dans l’îlot. «À l’origine, explique la directrice Florence Fraipont, c’est la commune de Saint-Gilles qui a acheté le bâtiment. Puis les financements FEDER (Fonds Européen de Développement Régional, NdlA) ont permis la démolition et la reconstruction de l’immeuble actuel. Maintenant, c’est Cenforgil qui gère le projet de formation et anime les lieux.»

Le public visé est une population fragilisée socialement, voire marginalisée. Faute d’avoir pu terminer des études et/ou d’avoir du travail. Pour elle, Cenforgil organise une série de formations qui permettent directement de trouver du travail dans des secteurs qui sont en demande de main d’œuvre à Bruxelles.

Une formation adaptée à l’emploi

Pour y accéder il faut, par exemple, avoir plus de 18 ans, être inscrit comme demandeur d’emploi (Actiris), ne pas avoir terminé l’école secondaire ou ne pas avoir d’homologation pour des études faites à l’étranger. La population qui remplit ces critères peut accéder à des formations spécifiques. «Dans des domaines précis et ciblés, précise Florence Fraipont: la bureautique, le sport, l’électricité et l’Horeca. Le but étant vraiment de former pratiquement les personnes, la formation est souvent prolongée par de l’immersion en entreprise.»

Les personnes qui souhaitent devenir commis de cuisine ou commis de salle/bar, peuvent notamment pratiquer dans une cafeteria installée en intérieur d’îlot. Chaque jour, le public extérieur, du quartier, peut venir luncher sur place et ainsi permettre aux stagiaires de se préparer pratiquement au travail qui les attend. D’ailleurs, il est bientôt midi et plusieurs personnes sortent de la cour intérieure avec, à la main, des repas à emporter. C’est un autre service proposé par les stagiaires, pour les occupants des bureaux voisins par exemple.

En électricité aussi, l’approche est très concrète. Du coup, dans ce secteur qui reste porteur malgré le petit recul lié à la crise, Cenforgil enregistre un très bon taux de mise à l’emploi de ses stagiaires (74% avant la crise). Et en bureautique, des partenariats sont noués avec les associations de quartier, la commune, l’hôpital Saint-Pierre… Pour le sport c’est un peu différent. Désormais Cenforgil ne se charge que de la formation et Saint-Gilles Sport assure le suivi pratique dans les installations communales toutes proches.

Deux nouveaux modules

À ces formations de base vont venir s’ajouter de nouveaux modules lors du deuxième semestre 2014. «Nous avons mené une nouvelle réflexion sur deux axes, indique Florence Fraipont: l’éco-construction et les nouvelles technologies. Au départ, nous étions partis sur les panneaux photovoltaïques. Puis nous avons adapté notre idée quand le photovoltaïque est devenu moins demandé. Nous sommes alors revenus vers l’électricité et avons imaginé un module complémentaire s’inscrivant dans l’éco-construction. Dès septembre 2014 tous les stagiaires en électricité seront aussi formés aux éco-installations électriques.»

Le projet «nouvelles technologies» a aussi été remanié. Cenforgil a pris conscience des demandes du secteur événementiel à Bruxelles. Les entreprises d’économie sociale installant, par exemple, Bruxelles-les-Bains, manquaient de personnel qualifié. Dès le mois d’octobre 2014 démarrera une formation spécifique en son, lumière, vidéo, plateau, dans un atelier didactique spécialement aménagé pour la formation. Après l’apprentissage en atelier, l’encadrement se poursuivra avec les entreprises d’économie sociale de l’événementiel.

«Le dynamisme mis en place vise vraiment à permettre l’emploi des personnes qui ont suivi les formations, ou alors, dans une moindre mesure, à leur ouvrir les portes d’une spécialisation. Cenforgil est un centre de formation qualifiant. En lien avec les entreprises, pour une meilleure adaptation au milieu du travail. Et tous les stagiaires qui passent par chez nous,insiste Florence Fraipont, bénéficient également d’un accompagnement psycho-social. Le but est qu’ils puissent, malgré les difficultés liées au logement, à l’endettement, au choix d’une crèche, se concentrer sur l’apprentissage de nouvelles connaissances. Cela augmente le taux de réussite des stagiaires.»

Dans ce quartier n’ont donc pas fleuri que des immeubles tertiaires. En quittant Cenforgil et «Les Ateliers du Midi», on a le sentiment d’avoir là, à disposition des publics qui en ont besoin, un espace de formation qui se soucie réellement des personnes en difficulté, afin de leur éviter le décrochage par le travail. 

Jean-Pierre Borloo

Plus d’infos: www.cenforgil.be