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EMOVO: la recherche verte pour les entreprises

Peter Van den Bossche (Coordination Emovo) - ©Erasmushogeschool Brussel - Valéry De Smet

2013-10-14 – EMOVO est à la fois un programme abstrait et concret, car il joue sur plusieurs tableaux: la recherche universitaire et les besoins réels des entreprises sur le terrain du développement durable en milieu urbain. Le projet, financé par les fonds européens FEDER et par la Région de Bruxelles-Capitale, tourne autour d’un laboratoire basé à la Erasmushogeschool Brussel (EhB). Dédié aux technologies environnementales et énergétiques, il fait partie d’un projet partagé avec la VUB (Vrije Universiteit Brussel).

Les entreprises bruxelloises peuvent ainsi bénéficier du savoir-faire des chercheurs universitaires et avoir accès aux laboratoires EMOVO. Une visite des laboratoires a d’ailleurs été organisée pour les entreprises de la capitale au début de l’année 2013 par le Pôle Green Technologies de l’Agence Bruxelloise pour l’Entreprise (ABE). Le but du projet et des visites est de tirer profit concrètement, sur le terrain, des capacités de ces laboratoires «high tech» mais aussi de stimuler la recherche sur des enjeux environnementaux concrets.

Mesurer le vent

Un exemple d’application concrète: en ville comme à la campagne, il y a du vent. Et ce vent peut être utilisé pour fabriquer de l’énergie. Mais dans un paysage urbain, les contraintes sont plus nombreuses qu’en pleine campagne. Il faut donc bien étudier l’environnement urbain pour implanter une petite éolienne. Le «labo vent» permet d’évaluer la faisabilité d’un projet éolien, d’estimer sa rentabilité à long terme, de placer les turbines de manière optimale

Ce genre de simulation est une des possibilités du laboratoire situé dans les bâtiments de la Erasmushogeschool, Quai de l’Industrie à Anderlecht. Un tunnel de soufflerie permet d’effectuer des simulations sur des maquettes et de mesurer tous les paramètres qui seront à prendre en compte si le projet est réalisé sur le terrain. Les mesures sont ensuite visibles et analysables sur des écrans d’ordinateurs. Peuvent ainsi être étudiés les trajectoires du vent, l’aérodynamisme des matériaux, les vibrations créées et subies par les éoliennes…

Les rejets de la biomasse

Un autre laboratoire se penche sur une problématique bien différente: l’analyse des particules émises lors de la combustion de biomasse. De plus en plus, l’Europe préconise l’utilisation de matières organiques, souvent récupérées et recyclées, pour produire de l’énergie. Tandis que les initiatives se multiplient dans la combustion de biomasse, des chercheurs se penchent aussi sur les rejets occasionnés par ce processus.

Le projet EMOVO permet, grâce à son laboratoire, de réaliser des mesures en temps réel, ce qui est assez exceptionnel. Les rejets dans l’atmosphère de la ville sont alors analysés et cartographiés. Un outil bien utile dans un environnement urbain de plus en plus sollicité.

Les détections, en ville

Plus surprenant encore, le programme de détection permet également d’autres mesures étonnantes de paramètres environnementaux.

La voix et sa réverbération, par exemple, peuvent avoir un impact important en ville. Avant que la superposition des voix ne devienne une réelle nuisance, il convient de l’analyser, dans l’environnement urbain avec les matériaux qui le composent. Afin de voir comment se propagent les sons et surtout comment on peut les atténuer.

Le photovoltaïque que l’on voit aussi fleurir sur les toits des buildings, immeubles, entrepôts ou appartements peut aussi dégager des nuisances. A étudier. Notamment par rapport au taux d’irradiations créé.

L’efficacité des batteries

Enfin, passage obligé de l’évolution de la mobilité urbaine, le moteur électrique doit aussi être soumis à analyse. Plus précisément, le laboratoire développé dans le cadre du projet EMOVO s’est penché sur la problématique des batteries et des condensateurs. Des tests sont pratiqués sur ces batteries afin d’étudier les capacités de chargement et de stockage d’énergie électrique.

En collaboration avec des partenaires économiques il sera question de trouver la batterie qui sera la mieux adaptée aux besoins de l’entreprise. Une recherche appliquée qui devrait servir aux voitures, aux vélos et aux transports publics.

Un laboratoire de fabrication

Outre l’analyse scientifique, le projet a aussi permis de créer un «fab-lab», c’est-à-dire un laboratoire où les entreprises peuvent venir fabriquer des matériaux spécifiques et particuliers ou créer des prototypes de leurs inventions. Fines découpes au laser et impressions en 3D permettent à tout créateur, même artistique, de faire aboutir ses projets, d’une manière très concrète et optimale.

Ce savoir-faire scientifique et pragmatique est mis en œuvre à Anderlecht, dans des bâtiments modernes qui longent le canal, non loin de la chaussée de Mons et du square Albert Ier. Ces bâtiments de l’Erasmushogeschool font partie de l’Association universitaire de Bruxelles, où l’on retrouve également le Vrije Universiteit Brussel.

Plus d'infos: www.emovo.be

Jean-Pierre BORLOO