2013-09-13 - Un des bienfaits des très petites entreprises (TPE) est de (re)créer de l’activité économique au niveau local. Un objectif également rencontré par les entreprises d’économie sociale et les indépendants. Or, de l’activité économique, de l’emploi, du lien social…, c’est précisément ce dont le Territoire du canal a besoin pour conforter son redéploiement. Et Brusoc, une des filiales de la Société Régionale d’Investissement de Bruxelles (SRIB) qui y apporte une aide précieuse au démarrage des entreprises, porte ses fruits en la matière.
Brusoc, qui bénéficie du soutien de la Région de Bruxelles-Capitale et du Fonds européens de Développement régional (FEDER), a pour objectif de venir en aide aux nouvelles initiatives économiques avec des outils simples. Pour les TPE: un fonds d’amorçage qui leur est accessible, ainsi que des micro-crédits et des crédits de trésorerie. Pour les entreprises d’économie sociale: des prêts subordonnés et de l’escompte.
Plus de 500 entreprises
Un exemple: Florent Hainaut, de Bridgewater consulting, qui a eu recourt aux services de Brusoc en 2010.
«L’entreprise a été créée en 2009 sur fonds propres,explique-t-il. Mais comme nous sommes une entreprise de services qui travaille au résultat, nos rentrées s’étalent dans le temps. En fait, nous aidons les petites et moyennes entreprises à réduire leurs frais généraux, à les rationaliser. Notre rémunération n’intervient dès lors pas tout de suite, mais bien en fonction des économies réalisées par nos clients.» En 2010, Florent Hainaut a contacté la SRIB. «Nous avions quelques problèmes de trésorerie liés au type de financement de nos activités. C’est donc pour nous apporter un peu plus de confort dans notre gestion que nous avons demandé une aide de 17.000 euros. Depuis lors, l’entreprise qui est toujours basée au Village Partenaire (NdlR: un centre d’entreprises situé rue Fernand Bernier, à Saint-Gilles)a pu engager trois personnes. Et elle se porte bien.»
Au printemps 2013, Brusoc a dressé un bilan de ses activités: plus de 500 entreprises soutenues, dont 95% dans le Territoire du canal. Au total, 12,2 millions d’euros ont été investis depuis 2001. Et au moment de dresser ce bilan, 61% des aides, soit 7,5 millions d’euros, avaient été remboursées. La plupart ont pris la forme de fonds d’amorçage. Il s’agit-là de prêts de maximum 95.000 euros destinés aux toutes petites entreprises. En termes d’emplois, cela représente 962 postes créés.
Soutien, confiance et innovation
Autre bénéficiaire de l’action de Brusoc, la société Lookhatme, basée au bord du canal, quai des Charbonnages à Molenbeek. Elle a investi dans le bien-être de la femme, dans la séduction, dans l’esthétique. Elle produit et commercialise des turbans et chapeaux aux formes et coloris variés. Fabriqués à base d’une fibre spéciale, confortable en été comme en hiver, et particulièrement appropriée aux personnes en chimiothérapie.
Le succès actuel vécu par Dominique Weber a été précédé de moments difficiles. Après un démarrage rapide de ses activités, elle a été confrontée à un problème de copie de sa production: livraisons arrêtées, chiffre d’affaires bloqué, procès sur le dos et un stock coûteux immobilisé. C’est à ce moment-là que Brusoc lui a fait confiance. «C’était il y a quatre ans. Maintenant j’ai entièrement remboursé les aides et mon entreprise est en bénéfice, se réjouit Dominique Weber. J’ai connu chez Brusoc des personnes qui ont cru en moi, en mon projet et en mes capacités de redresser la barre. Cela m’a permis de tenir le coup et de redéployer mes activités. Avec eux j’ai compris qu’il fallait que je trouve une niche pour mes activités; je l’ai trouvée avec une fibre très spécifique que j’utilise actuellement.»
Des domaines d’activités très variés
Ces deux exemples montrent que les interventions de Brusoc s’opèrent dans des secteurs très variés. Ainsi, Kamilou, implanté notamment rue Bernier, à Saint-Gilles, développe ses activités dans l’alimentation durable. Sa cuisine est familiale, ses saveurs proviennent de produits bios issus du commerce équitable et de l’agriculture locale. Entre ses salades «tour du monde» et ses quiches, il propose aussi ses propres compositions. Sans oublier des sandwichs et desserts. Et ses activités se portent bien puisqu'il a ouvert deux autres restaurants.
Quant à la société Mitra Mercury, ancrée au bord du canal, rue Heyvaert à Molenbeek, elle est spécialisée dans le transport international de marchandises. Tandis que la SPRL 6+1, rue d’Alost à Bruxelles, est active dans le domaine du marketing et de la publicité. Et Fiscalia, société installée rue Royale à Saint-Josse, apporte, elle, son expertise en matière comptable et fiscale.
Bref, Brusoc, c’est du concret pour soutenir le lancement d’activités économiques créatrices d’emplois dans les secteurs les plus divers en Région bruxelloise, au bénéfice principalement du Territoire du canal.
Plus d’infos: www.srib.be/fr/brusoc
Jean-Pierre BORLOO
