Soutenu par le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER), le Pôle emploi rassemble en un seul lieutous les services dont peut avoir besoin un demandeur d’emploi.
***
2014-03-21 – A la lisière entre deux quartiers différents, l’un plus populaire, l’autre plus bourgeois, nos pas s’engouffrent dans une venelle accueillante. C’est à un jet de pierre de la piscine Neptunium, à Schaerbeek, entre le parc Josaphat et la Maison communale. Plusieurs plaques annoncent les nombreuses activités liées à l’emploi. Une aire de jeu côtoie les garages et des bacs du service horticole. Dans le fond, des émanations d’odeur de bois brut s’échappent d’un atelier. Nous sommes à la Mission locale de Schaerbeek, ou au Pôle emploi pour employer le terme officiel.
«Nous n’aimons pas tellement ce terme,commente Marc Rents, le directeur. Il fait trop penser à la situation française qui a une autre approche que la nôtre. Ici, on se centre sur l’accueil des demandeurs d’emploi, l’accompagnement, la formation et sur le lien avec le monde du travail et de l’entreprise.» Tous les outils de cette approche plus globale du travail sont effectivement rassemblés rue de Jérusalem, dans ce que nous appellerons donc la Mission locale.
Des investissements successifs
L’espace est étendu. Il porte les traces des financements successifs qui ont permis la rénovation d’une aile puis d’une autre. Au premier étage, les locaux de la Mission sont modernes, lumineux, vitrés. Ils accueillent des bureaux et des salles de formation. C’est la partie financée par le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER). Marc Rents nous y explique brièvement l’historique de ce regroupement.
«Au départ, des Maisons de l’emploi devaient être installées dans chaque commune de l’agglomération bruxelloise. Ici, à Schaerbeek, on a anticipé le mouvement en lançant nos activités plus tôt. Dans la commune il y avait deux entités dédiées à l’emploi, rue Gallait et ici. D’un côté il y avait les Ateliers RAE (Recherche active d’emploi) et l’espace décentralisé d’Actiris puis le guichet d’économie locale et même Atrium. De l’autre, on trouvait les services communaux anciennement destinés au contrôle des chômeurs.»
Maintenant, tout est rassemblé en un seul lieu. On y trouve aussi Maxinet-titres services, un espace numérique, Werkwinkel, JST (Jeunes schaerbeekois au travail), en fait tous les services dont peut avoir besoin un demandeur d’emploi.
«Concrètement,explique Marc Rents, l’accompagnement s’effectue sous deux formes. Il y a du coaching à l’emploi (travail sur le CV, sur la connaissance de ses compétences, sur la valorisation de son CV) et un coaching individuel si nécessaire. On parle aussi de la détermination professionnelle et l’on propose des formations professionnelles. Par exemple, pour la détermination on organise quatre sessions par an. En matière de formation, on forme actuellement des assistants aux professions médicales, ou en pharmacie et en dentisterie. Et on vient de terminer une formation en poseur de toitures vertes.»
A tout moment, tant sur le fond des activités que sur la manière d’aborder les choses, la Mission locale est à la recherche de solutions innovantes. Et à terme, ce sont des liens qui se tissent entre les connaissances, les aspirations des gens et les exigences et demandes des entreprises. Ainsi, chaque année quelque 2.200 personnes sont touchées par un accompagnement et 120 par une formation.
Un bel atelier de menuiserie
Les bâtiments s’étirent sur 2.250 m2. Au premier étage se trouvent les lumineux bureaux et locaux de réunion de la Mission locale. Il y a même une petite terrasse, bien agréable par temps ensoleillé. Grâce au contrat de quartier Jérusalem, des ateliers de formation par le travail ont pu être organisés. L’antenne schaerbeekoise d’Actiris occupe le rez-de-chaussée. A terme, Actiris s’étendra également dans la partie plus reculée du bâtiment, sur 200 m2 supplémentaires. Toujours au rez se trouve aussi le local de Werkwinkel, la mission locale néerlandophone.
Cela fait du monde pour animer tous ces lieux: une centaines de personnes réparties entre les différents projets.
La visite se poursuit dans les entrailles d’un bâtiment plus ancien. Une salle remplie d’ordinateurs avec autant d’utilisateurs peuple l’espace public numérique. Elle est en libre accès. L’asbl Promotion emploi a aussi son local. Tout à l’arrière du bâtiment, là où on rejoint le Foyer schaerbeekois, se logent Maxinet et l’ALE. Cela crée beaucoup d’animation. «Tout ce regroupement offre vraiment la possibilité d’échanger des informations et facilite la tâche des demandeurs d’emploi, ponctue Marc Rents. Un quart, environ, des personnes qui y passent a entre 18 et 25 ans, la moitié entre 25 et 44 ans, et un quart a plus de 45 ans.»
Belle saison oblige, à l’extérieur se bousculent les bacs et plantations de l’équipe d’horticulture de la commune. Les formations en ce domaine passent par les parcs communaux. Puis un hangar ouvre ses portes sur un bel atelier de menuiserie. Toutes les machines adéquates et les conditions de sécurité qui vont avec s’y trouvent. L’odeur du bois brut invite à ce qu’on le travaille. Et, à terme, c’est le jeune menuisier qui trouvera ensuite du travail.
Jean-Pierre Borloo