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OpenSoon relance le commerce

Natacha Cadonici - ©OpenSoon

2013-08-09 - Sans aucun doute, s’il est un quartier qui bouge et qui continue à se rénover à Bruxelles, c’est bien celui situé entre la Bourse et le canal. Longtemps connu essentiellement pour ses créateurs de mode, notamment venus du Nord du pays, le périmètre situé autour des rues Dansaert, de Flandre et de Laeken a maintenant réussi à diversifier ses activités.

Le programme OpenSoon n’y est pas pour rien. L’initiative portée par Atrium et soutenue par le FEDER et la Région de Bruxelles-Capitale s’est fixée pour objectif de redynamiser les noyaux commerciaux, principalement en rénovant des cellules commerciales, essentiellement  dans le Territoire du canal. Ceci en proposant des aides au démarrage de l’activité. Ces aides peuvent couvrir jusqu’ à 50% des frais d’investissement liés à l’ouverture d’un commerce de détail.

L’appel de Dansaert, entre dégustations et bijoux

La rue Antoine Dansaert est une invitation à s’éloigner des boulevards du centre, elle vous prend par la main pour vous emmener vers le canal. Son enfilade qui vous mène jusqu’en face de la chaussée de Gand affiche une belle diversité de commerces. Plus traditionnels pour les uns, très novateurs pour d’autres. Deux d’entre eux font partie de cette dernière catégorie et ont été sélectionnés lors d’appels à projets d’OpenSoon.

Au 161 la grande vitrine de «dansaert 161» vous invite à quelques dégustations. Cafés, petites restaurations, dans une atmosphère un peu sombre et rétro. Vintage diront les professionnels. On consomme sur place ou on emporte. Dans un cas comme dans l’autre, c’est de la qualité qui est proposée à un public plutôt de marque. À l’intérieur, lecture et internet accompagneront la dégustation.

Quelques maisons plus loin, au 175, sur le même trottoir, «Joya Brussels» propose des créations de bijoux contemporains. L’idée est d’accueillir les créateurs et de leur proposer un espace d’exposition et donc d’expression. Née de la rencontre de deux créatrices, cette boutique se veut un espace de rencontre et de tremplin pour les créateurs de bijoux contemporains.

De nombreux projets soutenus

OpenSoon fonctionne par appel à projets. Le premier jury s’est tenu en février 2010 et, depuis le début, plus de 200 candidats ont montré de l’intérêt pour ce programme. Au total, 152 se sont présentés devant un jury et 94 commerçants ont été sélectionnés par 11 jurys. Dans le seul Territoire du canal, ce sont 23 cellules commerciales qui ont été rénovées – dont 13 sont en activités – et 5 autres qui sont en projet, tandis que 4 devantures ont par ailleurs été embellies et 14 sont en cours d’embellissement.

Lors des jurys, des représentants issus de différents secteurs liés à l’économie locale de Bruxelles examinent les conditions de recevabilité: le lieu doit être vide depuis plus de 6 mois, il doit se situer dans le Territoire du canal et dans un pôle commerçant. Si le jury accepte de soutenir le projet, une aide équivalente à 50% des travaux et pouvant aller jusqu’à 6 mois de loyer est susceptible d’être accordée. Un coup de pouce qui a favorisé un réel décollage de divers commerces soutenus.

Les critères pris en compte sont les suivants: le commerce doit répondre à un besoin des consommateurs de proximité; il faut qu’il soit novateur ou inventif, de qualité; son plan financier doit être abouti; il doit évidemment présenter des garanties de viabilité et présenter une certaine audace.

Annoncée pour se terminer en juin 2013, l’opération OpenSoon devrait être prolongée au-delà de cette année. OpenSoon aide aussi à la renaissance de commerces hors du Territoire du canal, mais dans une moindre mesure dans ce cas de figure.

Convivialité et créativité, de la rue de Flandre à la rue Van Artevelde

Rue de Flandre, en plein cœur des quartiers centraux du Territoire du canal, il règne une ambiance particulière, presque de village. L’intégration d’un nouveau commerce passe donc par ce critère de convivialité. «APDM», l’un des pionniers, spécialiste des bagels, aujourd’hui parti dans un autre quartier, l’avait bien compris en s’installant au numéro 92. «APDM» comme «Au Pays Des Merveilles», un nom très approprié: couleurs vives jaune-orange, chaises sur le trottoir, exposition aux cimaises…

Pratiquement en face, au 57 rue de Flandres, la sobriété du lieu suggère la qualité et la passion. L’espace est entièrement consacré à la cuisine et à la nourriture. «Pimpinelle» fait le lien, dans le domaine culinaire, entre création contemporaine et cuisine traditionnelle. Non seulement dans les mets, mais aussi dans tout ce qui les accompagne: ustensiles, livres, objets, vêtements… Tout ce qui peut favoriser la rencontre et la discussion sur les plaisirs de la bouche. Avec une dégustation, en prime.

La rue Van Artevelde, elle aussi située dans le Territoire du canal, est voisine des plus fréquentées rues des Chartreux et Dansaert, du moins pour le lèche-vitrine, mais elle n’en brasse pas moins un large public. Au tout début, juste à un arrêt de bus, à côté d’un lieu de restauration rapide, la discrète mais belle vitrine de la créatrice Natache Cadonici incite à pousser sa porte. Styliste de formation, elle a créé sa propre collection de prêt-à-porter féminin. Son idée est de promouvoir de nouvelles marques de vêtements dans ce quartier déjà axé sur  l’habillement de qualité.

Bref, la «visite OpenSoon» du quartier Dansaert se termine avec comme impressions dominantes, d’une part, le sentiment que la diversité des activités commerçantes y va croissant; et, d’autre part, la conviction que les multiples touches de modernité et de créativité qui illuminent désormais des rues anciennes dans tout ce périmètre renforcent l’attrait du centre-ville et du Territoire du canal.

Jean-Pierre BORLOO