2012-03-13 – Joris Tiebout, le CEO de la société Abatan (Abattoirs et Marchés d’Anderlecht) a présenté ce mardi le projet de «Masterplan Abatan 2020», en présence de la Ministre régionale chargée de la Rénovation Urbaine. Ce projet de développement global vise: à moderniser et développer les activités des abattoirs sur leur site historique, en partie classé; à améliorer sa convivialité et son attractivité, notamment en termes d’espaces publics; à renforcer ses interconnections avec les quartiers limitrophes.
Le ventre de Bruxelles
Avec 10,5 hectares de surface, 230.000 têtes de bétail abattues chaque année(*), une centaine de sociétés, 200 millions d’euros de chiffre d’affaires global annuel, quelque 700 travailleurs, environ 700 marchands et 100.000 visiteurs lors des marchés du week-end, 70 événements par an dans les Caves de Cureghem…, le site des Abattoirs, dont les origines remontent à la fin du XIXe siècle, se présente comme le « ventre de Bruxelles ».
Depuis 2009, Abatan a étudié les développements futurs de l’ensemble de ce quartier et de ses environs, en concertation avec les acteurs publics (Commune, Région, Port, Stib…), afin d’élaborer un projet de Masterplan 2020. Si certains pans de ce plan nécessiteront des adaptations des dispositions urbanistiques en vigueur, Abatan prévoit les premiers coups de pioche d’ici peu.
Nouvelle halle alimentaire
Cette année 2012 verra en effet le début de la construction d’un nouveau marché aux denrées alimentaires, couvert et hypermoderne, inspiré de la tradition des marchés de quartier de l’Europe du Sud. Son coût est estimé à 18 millions d’euros, dont 33% seront supportés par l'Union européenne et la Région de Bruxelles-Capitale (dans le cadre du programme FEDER 2007-2013).
Première étape de la réalisation du Masterplan, cette nouvelle halle alimentaire de 11.000 m2, conforme aux normes hygiéniques de plus en plus exigeantes, est en phase de demande de permis d’urbanisme et devrait être opérationnelle mi-2014. Le projet comprend un espace pouvant héberger une quarantaine de marchands de viande, fruits et légumes, ainsi qu’un espace pour loger d’autres activités de type alimentaire, telle que de la restauration.
Le coût prévu inclut l’assainissement du sol à l’emplacement de l’ancien tracé de la Senne.
Pôle urbain
En plus de cette halle alimentaire, le Masterplan envisage, tout en préservant les fonctions de l’abattoir actuel, de donner une nouvelle dynamique au quartier en lien avec un pôle «mixte» d’activités industrielles et urbaines.
Ainsi, il évoque:
- l’amélioration des connections avec les quartiers limitrophes (parvis Rue Ropsy Chaudron, création de perspectives sur les axes voisins, zone de «transparence» le long du canal, espace vert sur le tracé de la Senne);
- la valorisation de l’espace public (extension de la partie centrale du site pour en faire un espace urbain de 60.000 m²);
- la création d’une demi-douzaine «d’entrepôts urbains» (destinés à des industries légères, des ateliers, des locaux à usage professionnel, des parkings…);
- la construction d’un abattoir compact (10.000 m²);
- la construction d’un auditorium, en complément au centre événementiel des Caves de Cureghem (3.000 m²).
Lors de sa présentation par Joris Tiebout, la ministre en charge de la Rénovation urbaine a indiqué que «ce Masterplan participe pleinement à l’intégration réussie d’une économie utile à la ville en milieu urbain» car pour elle, il est «important de montrer qu'il est parfaitement possible de préserver, dans les zones centrales de la ville, des activités économiques pourvoyeuses d'emplois, organisées dans une logique d'intégration dans un tissu mixte et urbain».