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CTA: la technologie de pointe à la portée des écoles

 - ©ADT-ATO/Reporters/Eric Herchaft

Offrir aux étudiants des outils de formation modernes et adaptés au monde de l’emploi: tel est l’objectif des six Centres de technologie avancée bruxellois, soutenus par l’Europe

2013-04-05 - L’idée des Centres de technologie avancée, mieux connus sous les initiales CTA, est de mettre à disposition des étudiants des outils de formation modernes et adaptés au monde de l’emploi. Pour toucher au mieux leur public, les CTA sont localisés dans les établissements d’enseignement technique et professionnel. Six CTA ont vu le jour en Région bruxelloise grâce à des financements de la Fédération Wallonie-Bruxelles et du Fonds européen de développement régional (FEDER). Ceci dans des domaines aussi variés que la chimie, les automatismes industriels, l’électricité résidentielle et industrielle, la puériculture et les soins infirmiers, l’infographie et l’industrie graphique, et enfin les énergies vertes et renouvelables.

Les termes «Centre de technologie avancée» évoqueront, pour certains, des bâtiments rutilants bardés de technologies de pointe. Tel n’est pourtant pas le cas au CTA Energies vertes et renouvelables, à Anderlecht. Et ce n’est pas plus mal. Les locaux aménagés au 3e étage de l’Institut Notre-Dame sont avant tout fonctionnels. Pas d’esbroufe, juste du pragmatisme. L’approche des formations se veut avant tout pratique, adaptée à la réalité de terrain et utile, tant pour les professeurs qui viennent s’y former, que pour les élèves.

Former des formateurs

C’est entre la Gare du Midi et le canal que s’opère cette immersion dans le monde des énergies, à deux pas d’une des sorties de la station de métro Clémenceau. Olivier Dehandschutter, le coordinateur du CTA, y fait partager sa passion pour les différents types de chauffage. Sa poignée de main révèle les heures passées à démonter et réparer des chaudières. Sa haute stature donne encore un peu plus de poids à son autorité morale sur le projet.

«Les aménagements ont commencé ici il y a trois ans,nous explique-t-il, et ils sont bientôt terminés. Cela dit, des cours s’y déroulent déjà depuis plusieurs années.» Il pousse la porte du premier local. Des adultes s’affairent autour d’ordinateurs et de cartes électroniques. «Il faut avant tout former les formateurs, lance le coordinateur. Ici, les professeurs venus se former progressent dans l’apprentissage des circuits électriques appliqués à divers types d’énergies: photovoltaïque, éolien, piles à combustible… Le programme d’apprentissage leur permet d’avancer intuitivement, comme dans un jeu électronique, afin de découvrir la nouvelle matière. Pour l’enseigner ensuite à leurs élèves.»

En appui des écoles classiques

Les CTA viennent en appui des écoles et enseignements plus classiques. Ils permettent surtout de se frotter aux réalités plus concrètes du terrain. En apprentissage scolaire classique et en formation continuée. Olivier Dehantschutter insiste: «je suis moi-même chauffagiste indépendant; je sais ce que doivent pouvoir faire les futurs diplômés».  Outre le matériel neuf acquis dans le cadre de l’installation de ce CTA, le coordinateur fournit aussi aux étudiants, grâce à ses contacts, des pièces et modèles plus anciens, qu’il faut démonter, réparer, régler, connaître pour ne pas être décontenancé lors d’une intervention sur le terrain.

La visite se poursuit. D’un local à l’autre, les sources de production d’énergie varient: pellets, gaz, mazout, mais aussi panneaux solaires, photovoltaïques et thermiques, piles à combustible, pompes à chaleur, céréales et même colza… L’énergie produite lors des tests et exercices est stockée et sert à alimenter l’école. Même les espaces muraux, entre deux locaux de cours, sont aménagés notamment avec un alignement de radiateurs. Cela fait partie des circuits que les étudiants doivent relier et faire fonctionner.

Impliquer les élèves

À première vue, les locaux ne semblent pas terminés, comme s’ils étaient en chantier permanent. En fait, c’est parce qu’il entre dans les activités du CTA d’impliquer aussi les élèves dans la construction d’une installation de chauffage. Ce sont donc eux qui vont devoir apprendre à réaliser toutes les connexions et tous les branchements, tant pour l’arrivée de l’énergie que pour l’évacuation des gaz de combustion, mais aussi vers les radiateurs ou autres systèmes de propulsion de la chaleur.

Implanté au cœur d’Anderlecht, le CTA Energies vertes et renouvelables est ouvert à toutes les écoles de la Région bruxelloise. Des demandes de formation et d’encadrement proviennent aussi de Namur, d’Ath… Un tel centre ne souhaite pas rester inoccupé; tant qu’il y ades plages horaires disponibles les différentes demandes peuvent être rencontrées.

Installations réalisées par les élèves

Outre la production de chaleur, le CTA décompose aussi une installation frigorifique pour comprendre le cycle du froid. La pompe à chaleur, par contre, montrera comment on peut puiser de l’énergie en un endroit pour la réinjecter ailleurs, sous forme de chaleur en hiver et de climatisation en été. Les installations sont souvent réalisées par des élèves de 5e et 6e, tandis que ceux de 7e vérifient le travail des plus jeunes.

Sous un ciel bleu tant attendu se languissent aussi plusieurs types de panneaux solaires. Ils servent à alimenter des installations mais également, placés les uns à côté des autres, à étudier la rentabilité d’un système par rapport à un autre.

Non loin de là, à l’Institut des Arts et Métiers, deux autres CTA se sont installés: CTA électricité résidentielle et industrielle, CTA infographie et industries graphiques. Les autres CTA fleurissent dans le périmètre du canal, entre Molenbeek (Athénée Serge Creuz – Automatismes industriels), Schaerbeek (Institut Frans Fischer – Chimie), et Bruxelles (Collège La Fraternité – Puériculture et soins infirmiers). De quoi contribuer à dynamiser ces quartiers en mutation.

Jean-Pierre BORLOO