2013-06-19 – Le futur site d’Ecopôle s’étirera de la rue de Birmingham jusqu’aux rives du canal, quai Fernand Demets, aux portes de la station de métro Delacroix. Le projet prévoit une construction en plateaux dédiée à la récupération et la revalorisation de certains déchets, avec le soutien de la Région de Bruxelles-Capitale et du Fonds européen de développement régional (FEDER).
Ce site de 6.000 m2 appartient à la Région depuis 2011. La demande de permis d’urbanisme a été déposée en avril 2013. La procédure d’attribution des marchés est prévue pour l’été 2013. Les travaux devraient commencer début 2014.
Recycler des bâtiments, puis des objets
L’objectif du projet, coordonné par l’Agence Bruxelles-Propreté, consiste à héberger des activités de revalorisation d’anciens objets dont les Bruxellois se débarrassent (ordinateurs, électroménagers, etc.) pour les recycler et les remettre dans le circuit commercial. Le même raisonnement a été appliqué au bâtiment industriel occupant actuellement le 102 de la rue de Birmingham: six des huit halls existants seront maintenus, rénovés et réaffectés. Les anciens bâtiments industriels trouveront ainsi un second souffle.
L’esprit originel du bâtiment est maintenu, mais sa vocation est tournée vers le futur. Trois étages accueilleront des entreprises et des projets différents et parfois complémentaires. La partie haute du site, côté rue de Birmingham, sera dédiée à un espace de circulation et de stockage en plein air. Dans la partie basse, le pari sera de désenclaver le site et de l’ouvrir sur le canal. Pas question, cependant, d’utiliser la voie d’eau pour effectuer le transport des marchandises: en cet endroit, qui se situe juste à la hauteur des Abattoirs d’Anderlecht, le canal n’est pas large et ne présente pas de quais de débarquement.
Des filières variées
Plusieurs partenaires d’Ecopôle sont déjà identifiés et leurs rôles sont bien définis.
- La société CF2M a lancé le projet CF2D, déjà implanté sur le site, de récupération de déchets électroniques en vue de les remettre dans le circuit de la vente. Un showroom sera ouvert sur place.
- La société Ecotop Giga Services y installera un service de revalorisation de cartouches d’imprimante. Là aussi l’idée est de les remettre dans le circuit car ces cartouches peuvent avoir de 5 à 9 cycles de vie.
- Relego assurera le traitement et le recyclage de déchets de construction. La société accompagnera des entrepreneurs sur chantier pour y récupérer des matériaux de gros œuvre. But de l’opération: opérer un tri sélectif et réinjecter ce qui est possible dans la filière de la construction.
- Place au projet Oliris, également, qui s’inscrit dans les collectes de Groupe One et de Retrival. Son terrain d’action est le secteur Horeca à Bruxelles où des collectes d’huile de friture seront opérées afin de les prétraiter pour en faire ultérieurement du bioéthanol.
- Par ailleurs, une partie des activités de la Resourcerie constituera le nœud du projet. Son objectif est de trier les encombrants pour les remettre en vente. Ce projet débutera avec les Petits Riens dans le domaine des «gros blancs»: machines à laver, électroménagers… Il pourra ensuite encore développer son champ d’intervention.
- Enfin, Ecopôle aura aussi un projet davantage axé sur la recherche-développement, avec un «design point» où seront présentés des produits créés à partir d’objets recyclés. Comme, par exemple, des sacs confectionnés à partir de bâches de chantier. Plus globalement, ce sont tous les surplus dégagés du recyclage qui pourront donner lieu à de nouvelles productions.
Comme ces différents projets tournent autour du même genre d’activité, certaines collaborations devraient naître au sein du site. L’idée est en tout cas que chacun ne reste pas confiné dans son hall de travail.
Des emplois et un centre d'expertise
La matière première, estimée à quelque 4.500 tonnes par an, arrivera de différentes manièressur le site. D’une part, certains projets auront leur propre système de récupération. D’autre part, les collectes actuellement réalisées par l’Agence Bruxelles-Propreté enverront une partie de leur butin vers Ecopôle, en vue d’y trouver une revalorisation (un tiers du total, soit 1.500 tonnes).
Une fois le site opérationnel, entre 45 et 77 emplois devraient y trouver place. Ecopôle travaillera avec des partenaires identifiés issus de l’économie sociale. Actiris interviendra également dans le processus de création d’emplois.
Dans la partie haute du site (rue de Birmingham), chaque activité aura son espace et son autonomie. Mais le projet architectural prévoit une passerelle, accessible au public, qui assurera le lien avec la partie basse, et qui se veut didactique: elle permettra aux piétons d’avoir une vue sur les activités des différents partenaires et donnera accès aux showrooms. Dans un nouveau bâtiment à construire, il y aura également une cafeteria servant d’espace de détente pour les travailleurs mais aussi d’accueil pour les visiteurs.
À terme, Ecopôle va s’ériger en centre d’expertise dans le domaine de la valorisation des déchets en Région bruxelloise. Son but est non seulement de diminuer la quantité de déchets envoyés à la destruction, mais aussi de trouver des solutions innovantes pour chaque type d’objet à revaloriser.
Jean-Pierre BORLOO